Les J.O de Mexico : le début de l'histoire du Training Hypoxie

Une découverte : l'altitude peut produire de la performance

En 1968, les Jeux Olympiques ont lieu à Mexico. Le choix d’une ville située à 2200 mètres d'altitude suscite des controverses. Alors qu'on craint des répercussions négatives sur les performances des athlètes, mais c'est le contraire qui se produit. 

 

Plusieurs records du monde sont battus en athlétisme et c’est là que Bob Beamon réalise un saut historique de 8,90 m, soit 55 cm de plus que le précédent record. Pour se préparer à cette épreuve, les athlètes se sont entraînés en altitude. On tient là l'explication de ces exceptionnelles performances.

 

Les J.O de 1968, la Coupe du Monde de Football en 1970 à Mexico city, puis les succès dans les courses d’endurance des athlètes d’altitude Kenyans et Ethiopiens ont stimulé la recherche scientifique sur le sujet.

Live High, Train High : le stage en altitude

A partir des années 70, les entraîneurs ont donc envoyé chaque année leurs athlètes faire des stages à Font-Romeu, Ifrane au Maroc ou Iter au Kenya, selon les principes de la méthode "Live high, Train high" : séjourner et s'entraîner en altitude.

 

Jusqu'à ce que cette méthode soit remise en question dans les années 90 avec les travaux scientifiques de B. Levine. On s'est aperçu que l'athlète qui s'entraîne en altitude doit composer avec les contraintes d'un air moins oxygéné. Sa VO2max baisse et ses temps de récupération sont plus longs, ce qui le contraint à réduire l’intensité des entraînements avec le risque de perdre en adaptations musculaires et patterns gestuels.

 

Avec en plus, les problèmes de déshydratation, sécheresse des muqueuses, affection des voies respiratoires… qui viennent s’ajouter à la fatigue causée par les déplacements. Sans parler du coût de l’hébergement et du transport lié au séjour en altitude.

 

L'idéal ne serait-il pas de pouvoir passer les nuits en altitude et s'entraîner en plaine ? Difficile à mettre en pratique à moins d'avoir une piste d'athlétisme à proximité d'un téléphérique et d'accepter de passer des heures chaque jour en déplacements !

Live High, Train Low : la méthode référente

Et la technologie est venue au secours du sport. Une nouvelle approche a pu se développer avec la mise au point de chambres hypoxiques, pour répondre aux besoins d'entraînement des athlètes élites. En France, c'est à Prémanon dans le Jura, au centre de préparation sportive de l'équipe nationale de ski de fond, qu'ont été construites les premières chambres. Les sportifs ont ainsi pu maintenir leurs allures d’entraînement habituelles tout en bénéficiant de l’hypoxie sur les périodes de repos.

 

Vivre (ou plutôt dormir) en haute altitude et s’entraîner en basse altitude, ou « Live High, Train Low » est devenu la référence en matière d'altitude training.

 

Après les chambres, se sont les tentes hypoxiques qui ont démocratisé un mode d'entraînement réservé aux élites. Bien plus économique, plus adaptée au mode de vie des sportifs, la tente hypoxique permet très facilement de recréer l'environnement d'altitude que ce soit à domicile, en vacances, sur le lieu de la compétition. 

 

Face aux scandales liés au dopage par injection d'érythropoïèse de synthèse, les tentes hypoxiques ont été reconnues comme stimulant naturel d'EPO, au même titre que les stages en altitude et ont été validées officiellement par l'Organisation Mondiale Anti-dopage dès 1999.

Live High, Train Low & High

Plus vite, plus haut, plus fort. Dans le sport, le dépassement de soi est la règle. Il était logique d'explorer encore plus loin les possibilités de l'hypoxie. Que se passe t-il si l'on intensifie les stress hypoxique par un niveau d'altitude plus élevé ou par la pratique d'un effort intense ou même les deux ?

  • Les études sur le niveau optimal d'altitude ont amené à corriger le tir en la matière. A moins de 2500 m, le stress hypoxique est insuffisant pour déclencher les adaptations physiologiques recherchées. Font-Romeu (1850 m) serait donc trop bas en altitude pour remplir son contrat. Iter au Kenya (2700 m) serait mieux indiqué. Encore faut-il pouvoir s'y rendre... Quant à l'altitude maximale recommandée pour l'hypoxie au repos, elle se situerait aux alentours de 2800 m. Au-delà, les effets délétères du manque d'oxygène sont tels que ce que le sportif gagne d'un côté, il le perd de l'autre. 
  • Faire de l'exercice en hypoxie s'est avéré un moyen encore plus efficace d'accentuer le stimulus sur le métabolisme, à condition bien sûr d'être déjà en bonne condition physique. C'est le Live High, Train Low & High qui se pratique avec un masque, en plus du protocole en tente, sur rameur, vélo-trainer ou tapis de course (en fonction de sa discipline de prédilection) pour des bénéfices additionnels en termes de métabolisation énergétique et de récupération. 
Commentaires: 0 (Discussion fermée)
    Aucun commentaire pour le moment.